Les récents challenges ont montré qu’il était extrêmement difficile de mettre au point des détecteurs universels de vidéos hyper-truquées - à l’exemple des “deep fakes” utilisés pour contrefaire l’identité d’une personne. Lorsque les détecteurs sont exposés à des vidéos générées par un algorithme nouveau, c’est-à-dire inconnu lors de la phase d’apprentissage, les performances sont encore extrêmement limitées. Pour la partie vidéo, les algorithmes examinent les images une par une, sans tenir compte de l’évolution de la dynamique faciale au cours du temps. Pour la partie vocale, la voix est générée de manière indépendante de la vidéo ; en particulier, la synchronisation audio-vidéo entre la voix et les mouvements des lèvres n’est pas prise en compte. Ceci constitue un point faible important des algorithmes de génération de vidéos hyper-truquées.
Le présent projet vise à implémenter et à apprendre des algorithmes de détection de deepfakes personnalisés sur des individus pour lesquels on peut disposer et/ou fabriquer de nombreuses séquences audio-vidéo réelles et falsifiées. En se basant sur des briques technologiques de base en audio et vidéo récupérées de l’état de l’art, le projet se concentrera sur la prise en compte de l’évolution temporelle des signaux audio-visuels et de leur cohérence pour la génération et la détection. Nous souhaitons ainsi démontrer qu’en utilisant simultanément l’audio et la vidéo et en se focalisant sur une personne précise lors de l’apprentissage et de la détection, il est possible de concevoir des détecteurs efficaces même face à des générateurs encore non répertoriés. De tels outils permettront de scruter et de détecter sur le web d’éventuelles vidéos hyper-truquées de personnalités françaises importantes (président de la république, journalistes, chef d’état-major des armées, …) et ce dès leur publication.